AMATEURS VS PROS #1

Tristan LAHAYE, ancien joueur et entraîneur, nous parle de son expérience aussi bien au niveau amateur que professionnel. Crédit photo : Chamoisniortais.fr

 

Bonjour Tristan, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Tristan Lahaye, j’ai 37 ans et j’ai été joueur professionnel durant 15 ans. J’ai principalement évolué en Ligue 2 (Beauvais, Sète, Amiens, Châteauroux et Niort), avec une parenthèse en D1 Belge au KV Courtrai. Avant tout ça, j’ai commencé le football en région parisienne à Evry-Courcouronnes, avant de jouer à Brétigny en U15 et U17 Nation. Ensuite, je suis entré au centre de formation de Beauvais où je suis passé professionnel. Après ma carrière de joueur professionnel, j’ai évolué en R1 à Echiré, pour le plaisir, durant une année, en tant qu’entraîneur-joueur et ensuite une autre juste en tant qu’entraîneur, car je me suis fait les ligaments croisés pendant la fin de ma première année.

 

Vous avez donc été joueur professionnel mais également entraîneur/joueur au niveau amateur, que retenez-vous de ces deux expériences ?

Ce fut deux très bonnes expériences, mais complètement différentes. Ce que je retiens de mes années pros, ce sont les stades, les amis que je me suis fait dans les différentes équipes où j’ai évolué et j’ai pu aussi voyager grâce à cela. Après ça m’a demandé beaucoup de travail, de sérieux et de faire pas mal de concessions mais je ne regrette pas du tout.

Ensuite j’ai connu le monde amateur, mais le vrai, pas celui de N2 voir dans certaines N3, où les mecs ne travaillent pas et ne vivent que du foot. En R1 les mecs n’ont pas forcément l’envie ou l’ambition de faire tous les efforts nécessaires pour progresser et aller voir au-dessus. Pour eux le foot pro, ou semi-pro, est inaccessible et c’est dommage. Et vu qu’ils ne sont pas payés et qu’ils travaillent et viennent à l’entraînement après leur travail, c’est difficile pour un coach d’être autant exigeant que dans le monde pro. Donc j’ai du m’y habituer et m’adapter. Il y a un mot-clé pour définir le monde amateur c’est adaptation. Tu es tout le temps obligé de t’adapter à toutes situations, ce qui est beaucoup moins vrai dans le monde pro. Un exemple : tu ne recevras jamais un appel de deux ou trois joueurs à dix minutes du début de l’entraînement pour te dire qu’ils n’ont personne pour garder leurs enfants ou qu’ils finissent plus tard que d’habitude leur travail ou encore qu’ils n’ont pas de voiture pour venir, etc. Mais je peux vous dire que tous les joueurs que j’ai eu sont très attachants et même touchants pour certains. J’ai adoré mon expérience mais pour des raisons personnelles j’ai du arrêter de coacher. J’y reviendrai bientôt c’est sûr.

 

Malgré les différences entre ces deux milieux, vous êtes-vous servi de votre expérience de joueur professionnel pour votre rôle de coach ?

Bien sûr que je m’en suis servi, surtout au niveau des séances. Je me suis beaucoup inspiré des entraîneurs que j’avais eu, Pascal Gastien en particulier qui m’avait frappé par la variété de ses séances. Mais j’ai quand même du les adapter au niveau technique et physique de mes joueurs, ainsi qu’aux terrains qui ne sont pas de même qualité qu’en professionnel. Je bossais beaucoup plus l’aspect technique et tactique que l’aspect physique, car rien de plus emmerdant pour un amateur qu’une séance physique quand tu sors du travail, en sachant que mon groupe avait des manques essentiellement sur ces deux aspects.

Pascal Gastien, entraineur des Chamois Niortais de 2009 à 2014. Crédit photo : Chamoisniortais.fr

D’où vous est venu l’envie de devenir entraîneur ? Quelles sont vos ambitions pour la suite de votre carrière ?

L’envie d’être entraîneur m’est un peu tombée dessus quand le président d’Echiré m’a proposé de prendre la succession du coach qui avait démissionné. J’ai appris « sur le tas », et pris de plus en plus de plaisir à être coach en plus d’être joueur. Ensuite, j’ai du faire une pause dans le coaching pour pouvoir suivre mes filles qui jouent au basket-ball le week-end. C’est un peu frustrant, mais la famille avant tout. Pour la suite, je n’ai pas d’ambitions particulières si ce n’est de transmettre et de faire progresser les joueurs que j’aurais à ma disposition, peu importe le niveau.

 

Quel adversaire vous a le plus impressionné lors de votre carrière pro ?

Franck Ribéry sans aucun doute, il avait tout ce qu’un joueur offensif doit posséder : la vitesse, la technique, l’endurance et surtout beaucoup de talent.

 

Tu préfères :

– Jouer ou entraîner

Je préfère jouer car on est acteur et c’est beaucoup moins stressant que coach.

– Foot pro ou Foot amateur

Ce sont deux mondes complètement à l’opposé mais franchement j’aime autant les deux, je ne peux pas choisir.

– Beauvais ou Niort

Je dirais Niort, car même si j’ai été formé, je suis passé pro et j’ai rencontré ma femme à Beauvais, on a construit notre vie a Niort. J’y habite toujours et les Chamois restent une belle page de ma carrière. J’ai appris à aimer ce club et j’en suis maintenant un supporter acharné.

– Attaquer ou défendre

Attaquer car même si j’étais un défenseur, j’adorais participer au jeu offensif de mon équipe. J’étais ce qu’on appelle un latéral offensif (ou moderne), mais je voulais bien sûr ne pas prendre de but.

– Gastien ou Guardiola

Gastien ou Guardiola? Je dirais Gastien car je l’ai connu, mais je peux vous assurer que ce que demande Gastien à ses joueurs se rapproche énormément de ce que demande Pep Guardiola. Les circuits, la possession, les courses demandées aux joueurs, il y a beaucoup de similitudes. D’ailleurs je sais que Gastien à pour modèle ce genre d’entraîneur comme Bielsa, Bianchi, Guardiola…

– FIFA ou PES

Bon ça fait quelques années que je ne joue plus à la console, mais je dirais FIFA, même si les deux derniers PES sont plutôt bien faits. C’est comme dans le foot se sont des cycles avant c’était PES, maintenant c’est FIFA.

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