Placé au cœur du jeu, le numéro 6 d’une équipe de district à de multiples cordes à son arc, à cause desquelles il s’emmêle quelques fois les pinceaux, pour le plus grand bonheur de ses coéquipiers mais surtout de ses adversaires, toujours à l’affût de la moindre erreur.
Le rôle du numéro 6 est à peu près similaire à celui du défenseur central, malgré qu’il soit placé un cran plus haut que ce dernier. Il a au marquage le Zidane de l’équipe qu’il affronte, toutes proportions gardées. Il doit donc avoir des poumons développés, et des jambes de marathonien, sous peine de vite être dépassé par les évènements et faire que son équipe recule et subisse de plus en plus au fur et à mesure que le match avance.
En district, le numéro 6 n’a pas souvent ses poumons développés ce qui ne lui facilite pas la tâche. Mais il a trouvé un moyen de compenser : il découpe tout ce qui bouge trop vite et qui fait trop de grigris. Cette technique à un avantage, c’est que l’adversaire ne passe que très rarement. C’est pour cela que le numéro 6 est un adepte des cartons jaunes, ce qui l’empêche d’être pleinement satisfait dans son travail. Il est donc sujet aux cartons rouges et donc aux suspensions. Les plus intelligents des numéro 6 préfèrent jouer en cinquième ou sixième division de district, là ou les cartons se font aussi rares que les arbitres officiels. Pas con.
Moi, le numéro six, je l’appelle « la six’aïe », comprenez cisaille. Il coupe du petit bois à la vue de tout le monde au milieu du pré vert. Toutefois, les lames peuvent-être rouillées à partir du dernier quart d’heure de jeu et la six’aïe peut se transformer en boucher à la bourre. Mais le numéro 6 ne s’inquiète jamais car si son joueur passe, il appelle ses potes les défenseurs centraux, la seconde lame qui refroidissent les ardeurs du numéro 10 adverse.
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