LE DISTRICT PAR LE DISTRICT #8

Salut David, peux-tu te présenter en quelques mots ?

David VIDONI, 44 ans, je suis dans le milieu du football depuis l’âge de 4 ans 1/2, même plus tôt si l’on considère qu’à 3 ans 1/2 ou 4 ans mon père me prenait avec lui pour l’accompagner à ses matchs et que j’étais la mascotte de son équipe, à faire les lacets de tous les joueurs de l’équipe, et qui dans la voiture s’amusait quand je le regardais jouer à toucher essuie-glace ou klaxon. Ensuite carrière de joueur en cours de débutants à pupilles à l’ASC Igoville (27-Eure) puis entrée au Centre de préformation du FC Rouen (76-Seine-Maritime) en minimes 1ère année. A la suite d’une mutation de mon père, je vais dans le 13-Bouches-du-Rhône ou je fais une saison en CREPS à l’AS Aixoise puis Luynes Sports et départ pour l’armée en 1999-2000 (10 mois). Ensuite, je pars développer et promouvoir le football au Gabon pendant 10 mois en 2000-2001. J’ai également animé pendant mon séjour gabonais, une session pour les entraîneurs locaux avec l’obtention à la fin du stage d’une attestation qualifiante équivalent à l’Animateur Séniors A mon retour, faute d’avoir pu mettre mon projet en place du fait de magouilles politiciennes et locales, je postule pour travailler comme Educateur Sportif football au FC St Cloud (92 – Hauts-de-Seine) en mai 2001 et vais par la même occasion obtenir un « Emploi-Jeunes » de 5 ans avec une collaboration partagé entre mon club filleul et le P.S.G.

En 2003, je casse le contrat voulant prendre mon envol avec ma future femme et repartir dans le sud. Au cours de l’été 2003, cela se passe mal et je reviens sur Paris. De 2003 à 2007 toujours au FC St Cloud puis de 2007 à 2011 à La Salésienne de Paris (75-Paris) ; en 2012, retour au FC St Cloud pour une année compliquée. En 2013 je signe enfin dans le club de ma ville où j’habite depuis 2008 à savoir l’UF Clichois (93-Seine St Denis). De 2013 à 2018, j’y joue en tant que vétéran. En 2018 suite à ma mutation professionnelle en Occitanie, je joue pour l’ASPTT Lunel (34-Hérault). Une carrière riche et surprenante qui m’a vu jouer presque 800 matchs pour une centaine de buts.

J’ai en parallèle entamé pendant ma carrière de joueur, le passage des 3 diplômes fédéraux (I1, I2 et Animateur Séniors) puis l’obtention du Brevet d’Etat d’Educateur de Football (BEES 1er degré) option football en 1998-1999. J’ai donc entraîné ma première équipe à cette période jusqu’à aujourd’hui même si depuis 2 ans, je me suis mis en retrait dans la gestion quotidienne d’une équipe et ne fais que des « missions ponctuelles ». Elles concernent la préparation athlétique des séniors de mon club de l’ASPTT Lunel lors de la dernière saison avant Covid-19 ou comme dirigeant et entraîneur adjoint pour les U15 Féminines du FC Sussargues où joue actuellement ma fille.

Mon rôle pour cette saison 2020-2021 est le suivant : joueur en vétérans à l’ASPTT Lunel, également membre du Comité Directeur dans ce club m. Je suis aussi dirigeant et entraineur adjoint en U15F au FC Sussargues et Conseiller Techniques des équipes masculines à la demande du président du club.

Quelle a été ta réaction lors de l’annonce de l’arrêt du football amateur lors du premier confinement en mars dernier ainsi que celui que nous vivons actuellement ?

Un choc brutal comme certainement la plupart des sportifs et en particulier pour ce qui me concerne, pour les amateurs de notre sport. Après l’annonce et son acceptation, il a fallu tout de suite agir et réagir. Je pourrais ajouter que le 2ème confinement est mieux vécu car étant donné que nous avons déjà vécu un 1er confinement, nous savons à quoi nous attendre même si la déception et le manque va se faire ressentir inévitablement.

Qu’entends-tu par « agir et réagir » ?

Agir car il fallait prendre des dispositions immédiates (pour le club, les joueurs, les éducateurs …) et réagir car dès lors que la décision a été entérinée, nous avons dû, les responsables au niveau local (membre du Comité Directeur, Service de Sports des mairies, etc.), nous adapter : suspension des paiements des salariés (recours au chômage partiel), répondre au flux de questions des licenciés, mettre en place des canaux d’informations, etc.

Tu dis avoir effectué des missions de préparateur athlétique. Penses-tu que ces arrêts à répétition, assez longs, vont avoir un rôle dans la gestion du physique des joueurs. Comment s’y adapter ?

Evidemment, le corps subi des contrecoups physiques liés à cette suspension d’activité sportive habituelle. Il est impératif que chaque licencié, à son niveau dans lequel il évolue, se prenne en main, se fasse « mal » et s’organise une préparation individuelle soutenue et régulière. S’adapter c’est anticiper surtout qu’avec ce 2ème confinement, nous pouvons se dire que nous avons déjà connu la situation il y a de cela 6 mois !

Plus d’entraînement, plus de match. À quoi ressemblent tes journées sans la pratique du football ?

Pour ma part, je m’occupe de passer du temps avec ma famille, mes enfants. Egalement je regarde beaucoup de documentaires, séries et de matchs de football bien sûr. Je lis et écris également et enfin je prends le temps de faire ce que je ne peux faire quand je suis quatre soirs par semaines dehors du fait de ma passion. Mon adage est « Le sport est la vie ». Empêchez de faire du sport est plus néfaste que positif car les intellectuels et philosophes de l’époque disaient : « Tête pleine dans un corps sain ». Il est impératif de comprendre que sortir faire un running ou un match de foot permet de s’évader, de se dépenser donc de se faire du bien mentalement et physiquement !

Penses-tu que la Covid-19 va laisser une trace dans le football amateur et que ce dernier va devoir s’adapter en tous points ?

Je penses sincèrement que nous ne retrouverons plus le football d’avant Covid-19. Nous aurons un football post-Covid-19 à savoir des clubs auront des difficultés criardes pour se relever face à cette crise sanitaire mais financières également. L’adaptation est déjà en marche avec des championnats complètement chaotiques, avec des équipes qui ne peuvent pas continuer les championnats, des effectifs à la baisse, des subventions coupées donc cela sera une nouvelle manière de voir l’avenir du football, qui reste tout de même le sport de masse dans notre pays.

Un message David ?

Je te remercie pour ce partage. Tes questions pertinentes par rapport à ces bouleversements de vie collective que nous vivons tous ensemble étaient très enrichissantes.

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